Fatwâ sur la légitimité de l'istighâthah (Shihâb Ud Dîn Ar Ramlî)
On a demandé au Muftî d'Égypte de son temps, Ash Shaykh Al Islâm Shihâb Ud Dîn Ahmad Ar Ramlî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) : « [Que dire] concernant ce qui est pratiqué par les gens du commun qui, lorsque la détresse les touche, disent « Ô Shaykh un tel ! » et « Ô Messager d'Allâh ! » et de telles paroles [comportant] la recherche d'aide (istighâthah) par les Prophètes et les Saints (Awliyâ), les pieux et les mashaykh, est-ce permis ou non ? Est-ce que les Messagers, les Prophètes, les Saints, les pieux, et les mashaykh ont la capacité d'assister les autres après leur mort et qu'est-ce qui prouve cet avis ? »
Il répondit :
« La recherche de secours (istighâthah) par les Prophètes, les Messagers, les Saints, les Savants et les Pieux est permise. Les Messagers, les Prophètes et les Saints ont [la capacité] d'aider après leur mort car les miracles des Prophètes et [les prodiges] des Saints ne sont pas supprimés par celle-ci. En ce qui concerne les Prophètes, ils sont vivants et prient dans leurs tombes et accomplissent le Hajj comme il est rapporté dans des récits. L'assistance de leur part sera donc [considérée] comme des miracles, et les martyrs sont vivants aussi et ont été vus tuant les mécréants (kuffâr).
Et en ce qui concerne les Saints, il s'agit de prodiges (karâmât) pour eux. Les gens de la vérité croient qu'il arrive pour les Saints, à la fois intentionnellement et sans intention [de leur part], qu'Allâh L'Exalté leur accorde de rompre le court habituel des choses (khariqa lil âdah). La preuve de cela est que ces choses comptent parmi ce qui est possible (du point de vue de la raison) et la possibilité de leur arrivée ne nécessite rien d'impossible. Donc tout ce qui tombe dans cette catégorie peut se produire. L'histoire de Maryâm (que La Paix soit sur elle) et la manière dont sa subsistance lui venait d'Allâh, comme il est mentionné dans la Révélation, en est un exemple, et [aussi] l'histoire d'Abû Bakr (qu'Allâh l'agrée) et ses invités comme il est mentionné dans le Sahîh, ainsi que la décrue du Nil due à une lettre de 'Umar (qu'Allâh l'agrée) et le fait qu'il ait vu l'armée (être approchée par une attaque surprise) alors qu'il était sur le minbâr à Médine jusqu'à ce qu'il dise, pour l'avertir des ennemis derrière lui « Ô Sariya ! La montagne ! » . Et Sariya a entendu sa parole alors qu'il y avait une grande distance entre eux, une distance de deux mois [de marche]. Khalîd Ibn Al Walîd (qu'Allâh l'agrée) a bu du poison sans que cela ne lui nuise. Les ruptures du cours habituel des évènements (khawâriq) sont arrivées à de nombreux Compagnons, Suivants et ceux qui sont arrivés après (qu'Allâh les agrée). Il n'est pas possible de le nier à cause du fait que toute cela, pris dans leur ensemble, atteint le degré de [fiabilité de] la transmission en masse (tawâtur). Donc, en général, ce qui est possible comme miracle (mu'jizah) pour un Prophète est possible en tant que prodige (karâmah) pour un Saint (Walî). Il n'y a aucune différence entre les deux si ce n'est la réponse à un défi. »
Fin de citation.
Concernant cette dernière phrase, l'Imâm Ahmad Ar Ramlî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) adopte la position qui consiste à dire que le miracle du Prophète répond à un défi de la part de ses opposants et constitue une preuve contre eux, et c'est une différence avec le prodige du Saint.
Traduit de l'anglais à partir de ce lien : isitghathah-shams-ud-din-ramli
Al Muwahhidûn.