Fatwâ sur la légitimité du tawassul et sur le fait de tourner autour des tombes ('Alî Jumû'ah)

21 Mars 2010 , Rédigé par at-tawhid.net Publié dans #Défense du Sunnisme et réfutation des sectes


Dans l'édition du lundi 21/08/2006 du journal Koweïtien El Watan, on pouvait lire un article sur la légitimité de la pratique du tawassul : pratique issue de la Sunnah du Prophète (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui) rejeté par les sectes hérétiques comme celle de la wahhâbiyyah, ainsi que sur le statut juridique de la circambulation autour des tombes :

Al Muftî 'Alî Jumû'ah Al Misrî Ash Shâfi'î (qu'Allâh le préserve) y dit ce qui suit :

« La louange est à Allâh Seul, et que La Salut et La Paix soient sur celui après qui il n'y a point de Prophète : Sayyidunâ Muhammad Ur Rasûli Llâh et sur sa famille et ses compagnons et ceux qui les suivent en bien jusqu'au Jour du Jugement.



Nous avons pris connaissance de la demande arrivée par Fax des professeurs Muhammad Al Fahd, Bassam Al Hârûn, Ahmad An Nasf, Ahmad Al 'Âbid et 'Abd Ur Rahmân Al Kandârî, référence du Fax n°1113 année 2006. Et qui contient ce qui suit :

« Une entrevue avec un de nos honorables shuyûkh à été publiée chez nous ici au Koweït dans le journal « Ar Ra'î » en date du 20 mars 2006, correspondant au 20 Safar 1427. Ce shaykh était, pendant une période, doyen de l'Institut de Sharî'ah de l'Université du Koweït. Etait mentionnée dans cette entrevue une réponse du Shaykh à propos d'une question qui lui a été posée sur l'idolâtrie où il dit : « Concernant la circumambulation autour des tombes, chez tous les savants, y compris parmi les Sûfî, cela n'a pas été institué, et ils ont divergé si c'était illicite ou déconseillé, personne n'a dit que c'était de l'idolâtrie sauf un nombre qui se compte sur les doigts de la main parmi les gens de science. »

Cette entrevue a provoqué une réaction massive dans des articles écrits par des professeurs de Sharî'ah et autres, où ils ont attaqué les paroles de ce shaykh et s'en sont pris à lui de façon virulente, l'accusant même de propager l'idolâtrie.

Et comme votre rang et votre parole ont une place à part dans notre cœur, nous tenions à ce que vous vous exprimiez afin de clarifier aux gens la loi d'Allâh sur cette question, peut-être cette parole de vérité mettra-t-elle un terme à cette divergence aux mauvaises répercussions. »

 

La Réponse :

 

Il est nécessaire d'avancer trois principes dont il faut tenir compte lorsque l'on parle de cette question et des questions similaires :

Premièrement :

Le principe dans les actes qui émanent du Musulman est qu'ils soient interprétés d'une façon qui ne s'oppose pas avec le principe du monothéisme, il ne nous est pas permis de nous empresser d'accuser [ce Musulman] de mécréance ou d'idolâtrie, car son Islâm est une preuve très forte pour nous forcer à ne pas interpréter ses actes par ce qui implique la mécréance.

Ceci est une règle générale qui incombe à tout Musulman. L'Imâm Mâlik, l'Imâm de Médine (qu'Allâh le comble de sa miséricorde) exprime cela en ces termes : « Quiconque commet un acte pouvant signifier la mécréance sous 99 angles de vue et pouvant être conforme à la foi sous un seul, nous devons le considérer comme conforme à la foi. »

Donnons pour cela un exemple de parole et un autre d'acte.

Le Musulman croit que le Christ (que Le Salut et La Paix soient sur lui) ressuscite les morts par la permission d'Allâh et qu'il n'est pas capable de faire cela de lui-même, mais uniquement par la force qu'Allâh lui octroie. Cependant le chrétien croit qu'il ressuscite les morts, mais croit que ceci a lieu par une force propre au Christ, et qu'il est Dieu ou le fils de Dieu ou l'une des hypostases de la divinité comme ils croient. A la lumière de ceci, si nous entendons un Musulman dire : « Je crois que le Christ ressuscite les morts », et que la même parole soit dite par un chrétien, nous ne devons pas penser que le Musulman se soit christianisé à cause de cette parole, mais nous devons la comprendre dans le sens qui convient à son appartenance à l'Islâm et à la croyance du monothéisme.

Le Musulman croit également que l'adoration ne peut être destinée qu'à Allâh Seul, alors que l'idolâtre croit en la permission de destiner l'adoration à autre qu'Allâh L'Exalté. Donc si nous voyons un Musulman [commettre un acte ou prononcer une parole] susceptible d'être interprété comme une adoration ou autre, il est nécessaire d'interpréter son acte de façon conforme à sa foi en tant que Musulman, car celui dont le pacte avec l'Islâm (la double attestation : croire qu'il n'y a de dieu qu'Allâh, et que Muhammed est Son Messager) est prouvé avec certitude, il ne peut lui être enlevé sur la base du doute et la supposition.

C'est pour cette raison que quand le compagnon Mu'âdh Ibn Jabal s'est prosterné devant le Prophète (selon ce que rapporte Ibn Mâjah et authentifié par Ibn Hibbân) le Prophète lui a interdit de faire cela, mais il n'a pas qualifié son acte d'idolâtrie ou de mécréance.

Il va sans dire que Mu'âdh, alors qu'il est le plus savant de cette nation au sujet du licite et l'illicite, n'ignorais pas que la prosternation est une adoration, et que l'adoration ne peut être destinée à autre qu'Allâh.

Mais comme la prosternation peut vouloir dire aussi autre chose que l'adoration de celui vers qui on se prosterne, il n'est donc pas permis ni de l'interpréter comme une adoration quand elle émane d'un Musulman ni de le déclarer mécréant d'aucune façon.

A ce propos, Al Hâfiz Adh Dhahâbî dit : « Ne vois-tu pas que les compagnons, dans leur excès d'amour pour le Prophète, lui ont demandé : « Ne devrions nous pas nous prosterner devant toi ? » et il leur a répondu que non. Et s'il leur avait permis, ils se seraient prosternés devant lui comme un témoignage de révérence et de respect et non comme une marque d'adoration, tout comme les frères du Prophète Yûsuf se sont prosternés devant Yûsuf. De même, la prosternation du Musulman devant la tombe du Prophète est faite avec l'intention de la glorification et de la révérence. Il ne peut en aucun cas être taxé de mécréance pour cette raison, mais il est cependant désobéissant. Qu'il sache donc que cela est interdit. Il en est de même pour la prière en direction d'une tombe. » [Mu'âjam Ush Shuyûkh].

Ne pas tenir compte de ce principe était la conduite des Khawârij. Ibn 'Umar explique que l'égarement s'est introduit par cette porte dans leurs esprits, il a ainsi dit : « Ils se sont dirigés vers des versets qui étaient révélés au sujet des mécréants et les ont appliqué aux croyants » Al Bukhârî le rapporte dans son Sahîh avec une chaîne de transmission suspendue (mu'âlaq : hadîth dont il a été retiré de la chaîne un transmetteur ou plus, qui se suivent) qui est complétée par Ibn Jarir At Tabarî dans Tahdîb Ul Athar avec une chaîne authentique.

Deuxièmement :

Il y'a une grande différence et un grand fossé entre l'entremise et l'idolâtrie, car l'entremise est instituée par la Législation Divine dans la Parole d'Allâh : « Ô les croyants ! Craignez Allâh, cherchez le moyen de vous rapprocher de Lui et luttez pour Sa cause. Peut-être serez-vous de ceux qui réussissent ! » [Sûrah 5 – Âyah 35].

Allâh (qu'Il soit glorifié) a aussi complimenté ceux qui cherchent l'entremise dans leurs invocations d'Allâh, Il dit ainsi : « Ceux qu'ils invoquent, recherchent [eux-mêmes], à l'envie le moyen de se rapprocher le plus de leur Seigneur. Ils espèrent Sa Miséricorde et craignent Son châtiment. En vérité, le châtiment de ton Seigneur est redoutable. » [Sûrah 17 – Âyah 57]. L'entremise (al wasîlah) dans la langue Arabe, c'est le rang, le lien, la proximité et le rapprochement, la somme de ces sens est le fait de se rapprocher d'Allâh par tout ce qu'Il a institué (gloire à Lui), et entre dans ceci le fait de glorifier et honorer ce qu'Allâh a honoré comme lieux, moments, personnes et situations.

Le Musulman par exemple s'efforce de prier dans la Sainte Mosquée de Makkah et de faire des invocations près de la tombe du Prophète, glorifiant ce qu'Allâh a honoré comme endroits. Le Musulman s'efforce également de veiller la nuit du Destin (une nuit dans les dix derniers jours du Ramadân) et que son invocation coïncide avec l'heure des invocations exaucées le jour du Vendredi ainsi que lors du dernier tiers de la nuit, pour glorifier ce qu'Allâh a honoré comme moments. Il s'approche également d'Allâh par l'amour des Prophètes et des vertueux, pour glorifier ce qu'Allâh a honoré comme personnes. Il s'évertue aussi à faire des invocations au cours d'un voyage ou à la tombée de la pluie, pour glorifier ce qu'Allâh a honoré comme situations…et ainsi de suite, tout ceci entre dans la parole de L'Exalté : « Ainsi en est-il, se montrer respectueux des rites insitutés par Allâh est un acte qui s'inspire de la piété du coeur ». [Sûrah 22 – Âyah 32].

Par contre, l'idolâtrie veut dire vouer à un autre qu'Allâh une chose parmi les différents types d'adorations d'une manière qui ne devrait se faire que pour Allâh L'Exalté, même si c'est avec la volonté de se rapprocher d'Allâh, comme Il le dit dans le Saint Qur°ân : « […] Tandis que ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui (disent) : « Nous ne les adorons que pour qu'ils nous rapprochent davantage d'Allâh ». » [Sûrah 39 – Âyah 3].

On a précisé « d'une manière qui ne devrait se faire que pour Allâh L'Exalté » pour exclure tout ce qui diffère de l'adoration dans son fond, même s'il l'a rejoint en apparence dans la dénomination.

L'invocation peut-être une adoration de l'invoqué comme dans ce verset : « Ce ne sont que des femelles qu'ils invoquent, en dehors de Lui. » [Sûrah 4 – Âyah 117] tout comme elle peut ne pas l'être : « Ne considérez pas l'appel du Messager comme un appel que vous vous adresseriez les uns aux autres […] » [Sûrah 24 – Âyah 63].

La demande peut-être une adoration à qui elle est adressé : « Demandez à Allâh de vous accorder de Sa Grâce. » [Sûrah 4 – Âyah 32] et elle peut ne pas l'être : « Pour le mendiant et le déshérité. » [Sûrah 70 – Âyah 25].

La demande d'aide et de secours peut être une adoration de celui dont on implore l'aide et le secours : « C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est à Toi [Seul] dont nous implorons le secours. » [Sûrah 1 – Âyah 5] ou : « Mûsâ dit à son peuple : « Demandez l'assistance d'Allâh et soyez patients […] » [Sûrah 7 – Âyah 128] et peut ne pas l'être : « Et cherchez secours dans l'endurance et la Prière […] » [Sûrah 2 – Âyah 45].

Et l'amour peut être une adoration de l'aimé et peut ne pas l'être, comme a réuni le Messager tout cela dans sa parole : « Aimez Allâh pour Ses Grâces qu'Il vous dispense, aimez moi pour l'amour d'Allâh et aimez les gens de ma famille par l'amour que vous avez pour moi. » Rapporté par At Tirmidhî et authentifié par Al Hâkim. Et ainsi de suite.

Ceci veut dire que l'idolâtrie n'a lieu en fait que dans une glorification des choses qui va de paire avec la glorification d'Allâh (qu'Il soit exalté).

Comme Il le dit dans le Qur°ân : « […] Ne Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez (tout cela). » [Sûrah 2 – Âyah 22] ou encore : « Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors d'Allâh, des égaux à Lui, en les aimant comme on aime Allâh. Or les croyants sont les plus ardents en l'amour d'Allâh. » [Sûrah 2 - Âyah 165].

Ainsi, ceci clarifie pour nous la séparation et la différence entre l'entremise et l'idolâtrie. En effet, dans l'entremise, on glorifie ce qu'Allâh a honoré, ce qui veut dire qu'elle (l'entremise) est une glorification par Allâh, et la glorification par Allâh est une glorification d'Allâh, comme le dit Allâh L'Exalté : « Ainsi en est-il, se montrer respectueux des rites institués par Allâh est un acte qui s'inspire de la piété du cœur ». [Sûrah 22 – Âyah 32]. Tandis que l'idolâtrie est une glorification avec Allâh ou en dehors d'Allâh, c'est pour cela que la prosternation des Anges face à Âdam relevait de la foi et du monothéisme alors que la prosternation des idolâtres face à leurs statues était de la mécréance et de l'idolâtrie, alors que le bénéficiaire de la prosternation dans les deux cas était une créature.

Mais comme la prosternation des Anges face à Âdam (que Le Salut et La Paix soient sur lui) était une glorification de ce qu'Allâh a honoré, comme l'a ordonné Allâh, cette prosternation était un moyen (wasîlah) institué dont l'auteur mérite la récompense. Et comme la prosternation des idolâtres face à leurs statues était une glorification comme la glorification d'Allâh, alors elle était une idolâtrie blâmable dont l'auteur mérite le châtiment.

C'est sur ce principe qu'un groupe parmi les hommes de science s'est basé pour la permission de jurer par ce qui est glorifié et exalté dans la Législation Divine, comme dire par le Prophète (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui), par l'Islâm, par la Kâ'ba. Parmi ceux qui ont dit ça se trouve l'Imâm Ahmad dans l'un de ses deux avis où il a permis de jurer par le Prophète (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui), justifiant cela par le fait que le Messager (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui) est l'une des deux parties de l'attestation de foi sans laquelle l'attestation ne peut-être complète. Ceci car il n'y a aucune comparaison avec Allâh, mais plutôt sa glorification (au Prophète) par l'honneur qu'Allâh lui a accordé. Ce groupe parmi les Hommes de Science a considéré les Ahâdîth sur l'interdiction de jurer par autre qu'Allâh comme concernant les serments qui contiennent une comparaison qui met l'objet du serment au même rang qu'Allâh. Cependant la majorité voit l'interdiction de cela considérant que la portée de l'interdiction dans les Ahâdîth est générale.

Pour clarifier l'avis des premiers et lui donner du poids par rapport à l'autre, Ibn Al Mundhîr (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit : « Les hommes de science ont divergé sur le sens de l'interdiction de jurer par autre qu'Allâh, une partie a dit que c'est spécifique aux serments qu'utilisaient les gens de la période pré-islamique (al jâhiliyyah) en jurant par autre qu'Allâh tel qu'Al Lât, Al 'Uzza (des divinités adorées par les Arabes avant l'Islâm) et les ancêtres, en faisant ces serments son auteur se rend coupable de péché et il n'y a pas de rachat et d'expiation pour ces serments. Par contre les serments dont la finalité revient à glorifier Allâh, tel que dire : « Par le droit du Prophète », « par l'Islâm », « par le Pèlerinage », et ainsi de suite, ce qui est utilisé pour chercher la glorification d'Allâh et le rapprochement vers Lui n'entre pas dans l'interdiction. Parmi ceux qui ont dit cela, Abû 'Ubayd et une partie de ceux qu'on a rencontré, ils ont avancé l'argument de ce qui nous est parvenu des Compagnons qui ont imposé à celui qui jure (par autre qu'Allâh) d'affranchir [un esclave], de faire une offrande ou une aumône, d'honorer son serment, et ceci malgré qu'ils avaient conscience de l'interdiction citée ! Donc ceci prouve que l'interdiction chez eux n'était pas au sens général, car si elle avait été général ils auraient interdit cela et n'auraient pas imposé à sa suite (du serment) quoi que ce soit. » (cité à partir de Fath Ul Bârî du Hâfiz Ibn Hajar [Al 'Asaqlânî] 11/535).

Si après cela il se trouve une divergence au sujet de certains genres d'entremise, tel que la demande d'intercession des pieux et l'invocation prés de leur tombe par exemple, ou qu'il y ai des erreurs dans ce domaine de la part de certains Musulmans qui font ce qui n'a pas été institué comme ayant le statut d'entremise, tel que la prosternation face à une tombe ou tourner autour, dans ce cas il n'est pas permis de déplacer cette erreur ou cette divergence du cercle de l'entremise (al wasîlah) au cercle de l'idolâtrie et de la mécréance. Car en faisant cela on aurait commis un amalgame entre les choses et nous aurons considéré la glorification par Allâh comme la glorification avec Allâh. Or Allâh (qu'Il soit exalté) dit : « Traiterons-Nous ceux qui sont soumis à la Volonté d'Allâh de la même manière que les criminels ? D'où tirez vous cet étrange enseignement ? » [Sûrah 68 – Âyât 35 & 36].

Troisièmement :

Il y a également une autre différence entre le fait qu'une chose soit une cause et le croire être créateur et capable d'influence par lui-même, tout comme nous avons illustré ceci dans le premier principe, avec l'exemple du Musulman qui croit que le Christ (que Le Salut et La Paix soient sur lui) est une cause de création par la permission d'Allâh, en opposition avec la croyance du Chrétien qui croit que le Christ fait cela par lui-même.

Si nous voyons donc un Musulman qui demande ou cherche de l'aide ou espère une utilité ou une nuisance auprès d'autre qu'Allâh, il nous faut absolument considérer ce qui émane de lui dans le sens de la recherche de la causalité et non dans le sens de l'influence ou de la création, à cause de ce qu'on sait de la croyance de tout Musulman que l'utilité et la nuisance propres sont du ressort d'Allâh Seul, et qu'il y'a parmi les créatures certaines qui peuvent nuire ou être utile par la permission d'Allâh.

Reste après cela la discussion sur la véracité du fait que telle créature est vraiment une cause ou ne l'est pas. Si ces trois principes se décident et se confirment, il nous est alors obligatoire de les garder à l'esprit lorsque l'on parle du statut de tourner autour des tombes si on sait que l'on parle d'actes émanant de Musulmans, que ces Musulmans visitent ces mausolées et ces tombes par croyance en la piété de leurs habitants et leur proximité d'Allâh, que la visite des tombes est une bonne œuvre par laquelle le Musulman se rapproche et demande l'entremise à Allâh L'Exalté, que la discussion relève plutôt de ce qui émane de certains Musulmans, sa permission ou non, et que dans certains de leurs actes il y'a divergence parmi les Savants, et que pour d'autres il s'agit d'erreurs purs au sujets desquels il n'y a pas de divergence.

Si nous savons tout cela, il se distingue à nous de façon claire qu'il n'y a pas de place pour l'idolâtrie et la mécréance dans le jugement des actes de ces Musulmans, ni de prés ni de loin. Il n'y a plutôt une divergence sur certains moyens et l'erreur pour d'autres, sans que rien de ceci ne nécessite la déclaration de mécréance de celui dont l'Islâm est prouvé de façon certaine.

En passant en revue les paroles des gens de science sur le statut de tourner autour des tombes, nous constatons qu'elles vont de l'interdit au déconseillé, cela veut dire qu'il y a parmi ces gens certains qui voient en cela un moyen interdit pour lequel l'auteur se rend coupable de péché, et d'autres qui voient qu'il est préférable au Musulman de délaisser cet acte, mais s'il le fait il n'aura pas de sanction. L'avis qui déconseille cet acte est l'avis retenu chez les Hanbalites, comme cela est mentionné dans Kishaf Ul Qinâ'ah de leur savant Al Bahûtî, et l'avis de l'interdiction est celui de la majorité des Savants et tel est celui de cette fatwâ.

Par contre mêler l'idolâtrie et la mécréance à cette affaire n'a aucune légitimité, sauf dans l'hypothèse où celui qui tourne autour de la tombe adore celui qui est dans la tombe ou croit qu'il peut nuire ou être utile par lui-même, ou s'il croit que tourner autour d'une tombe est une adoration instauré par Allâh tout comme la circumambulation autour de la Kâ'ba… toutes ces hypothèses, les gens de science répugnent à les supposer pour les actes du Musulman comme on l'a vu précédemment, car l'hypothèse évoquée dans la question est à propos du Musulman qui tourne autour d'une tombe et rien d'autre.

Et il n'est pas permis aux Musulmans d'occuper leur temps avec ce genre de questions faisant d'elles des affaires semblables à des batailles rangées, et ce sera une cause de fissure des rangs [des Musulmans] et un gaspillage des efforts, cela nous occupera au dépens de la construction de notre société et l'unité de notre nation.

Nous demandons à Allâh (qu'Il soit exalté) de rassembler les cœurs des Musulmans autour du Qur°ân et de la Sunnah, de la bonne compréhension de la religion et de la connaissance, et de ce que souhaite Allâh de ses créatures. Âmîn. »

Fin de citation.

 

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