Le statut spirituel de la femme en Islâm ('Abd Ul Qâdir Al Jazâ°irî)
Al °Amîr 'Abd Ul Qâdir Al Jazâ°irî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :
« « Si vous faites cause commune contre lui (le Prophète), sachez qu'Allâh est son Maître et qu'après cela, Jibrîl, les pieux parmi les croyants et les Anges seront ses soutiens. » [Sourate 66 - Verset 4].
Ce discours s'adresse à 'Âïshah et Hafsâ [qui sont deux des épouses du Prophète] et qui avaient fait cause commune et s'étaient entraidées contre le Messager d'Allâh (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui). Il est dit à ces deux nobles dames « qu'Allâh est son Maître » et Son Soutien, Celui qui le raffermit et qu'après Lui, Jibrîl, les pieux croyants, ainsi que les Anges seront également ses auxiliaires afin de lui assurer la victoire. Considère donc [au regard de ce verset] la place accordée à ces deux gentes dames, tu connaîtras alors leur puissance et tu sauras quel rang prépondérant elles occupent ! Une telle coalition - Allâh en Personne, Jibrîl, de pieux croyants et l'ensemble des Anges - opposés à deux femmes pour soutenir le Messager d'Allâh (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui) ! Voilà qui laisse les intelligences perplexes et estompe tout ce qui est concevable. Combien de fois notre Shaykh [Muhyi Ddîn Ibn Al 'Arabî] a-t-il évoqué ce verset avec admiration dans les Futûhât sans toutefois en dévoiler le secret ?
Voici de manière brève et allusive, et sans entrer dans le détail, le secret de ce verset et l'explication de cette puissance :
La femme en tant que telle est la manifestation du degré de la puissance réceptivite (infi'âl), qui n'est autre que le degré des possibles. Or ce degré est d'un rang admirable et excellent : car si ce n'était la féminité, c'est-à-dire, si ce n'était le degré du possible et la réceptivité de l'Acte issu du degré de la fonction Divine - qui est aussi le degré des Noms Divins - ces Noms Divins devraient demeurés sans effets, et, de ce fait, ignorés. Si création et causalité supposent un Agent, situé au degré de la fonction Divine ou du Nécessaire, elles nécessitent aussi un réceptacle se situant au degré du possible et de la réceptivité. C'est la raison pour laquelle l'acte de l'Agent demeure sans effet sur l'impossible, car celui-ci n'accepte aucune influence, n'étant pas réceptif à l'acte de l'Agent. En outre ces deux dames manifestaient à la perfection le degré des Noms Divins, pour l'avoir réalisé dans sa plénitude, la perfection n'étant pas un apanage exclusivement masculin ainsi qu'en a attesté le Messager d'Allâh (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui).
Allâh (qu'Il soit exalté) Lui-Même est trop exalté pour être décrit comme réceptif, si ce n'est de façon symbolique, comme pourrait le suggérer la méditation de versets tels que celui-ci : « J'exauce les invocations de celui qui M'en adresse » [Sourate 2 - Verset 186].
Quant à Jibrîl et aux autres Anges, ils n'ont pas cette capacité synthétique qui n'appartient qu'au genre humain. Ils ne peuvent réaliser la totalité des Noms Divins [2] ni manisfester cet aspect substanciel qui est propre au monde des actes, même s'ils manifestent en revanche les aspects qui comporte le degré de la fonction Divine dont ils sont une théophanie. Mais encore une fois, ils ne peuvent se revêtir de cet aspect substanciel que seules les femmes réalisent pleinement. C'est grâce à ce secret que ces deux dames possédaient la formidable puissance qui est attesté par le Qur°ân. »
Fin de citation.
Source : Kitâb Ul Mawâqif de Al °Amîr 'Abd Ul Qâdir Al Jazâ°irî (qu'Allâh lui fasse miséricorde).
Notes :
[1] Il s'agit de l'oeuvre principale de l'Imâm Muhyi Ddîn Ibn Al 'Arabî intitulée Futûhât Ul Makkiyyah.
[2] Ash Shaykh 'Abdu Llâh Penot Al Hanafî a dit sur ce passage : « Selon l'Emir, précédé en cela par Sayyidunâ Muhyi Ddîn ainsi que par d'autres spirituels musulmans, les Anges ne peuvent réaliser le sens de Noms Divins tels que celui de Tawwâb (Celui qui accorde Son repentir) puisqu'ils ne pèchent pas, ou encore celui de Razzâq (Celui qui accorde la subsistance des êtres), car ils ne connaissent ni la faim ni la soif. C'est cette " lacune " qui les empêche de synthétiser les Noms Divins. »