Les affres de la mort (Al Ghazâlî)
Al Hujjat Ul Islâm Abû Hâmid Al Ghazâlî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :
« Quelquefois, il arrive que les mystères du monde supra-terrestre soient dévoilés au mourant avant qu'il râle, de sorte qu'il aperçoive ces Anges. Toutefois, quand bien même la connaissance qu'il acquiert à leur sujet est réelle, il ne les voient pas conformément à la leur réelle valeur en tant qu'appartenant au monde supra-terrestre. Si sa langue est encore libre, il parle de leur existence ou de l'existence de quelques-uns d'entre eux. Parfois aussi, il se parle à lui-même de ce qu'il voit, et l'on s'imagine que tout cela est une œuvre que le diable accomplit en lui. Puis il se tait jusqu'au moment où sa langue est enchaînée (jusqu'à ce que sa langue ne puisse plus bouger) tandis que les Anges le tirent par les extrémités de ses doigts [afin de lui retirer son âme].
L'âme sort de son enveloppe (le corps) comme une goutte d'eau s'échappe d'une outre. Mais quant au mauvais, il est aussi difficile de faire sortir son esprit que d'extraire un clou de la laine mouillée.
Le Maître de la Religion (le Prophète, que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui) a dit : « Le mourant s'imagine que son corps est rempli d'épines ; il lui semble que son âme doit sortir par le trou d'une aiguille et que le ciel tombe sur la terre tandis que lui-même est placé entre les deux. »
Ka'b Al Ahbâr, interrogé au sujet de la mort, répondit : « C'est comme un rameau d'épines qu'on a introduit dans le corps d'un homme : puis vient un autre homme, vigoureux, qui s'efforce de l'extraire, en coupant ce qu'il peut couper et en abandonnant le reste. »
Le Prophète (que Le Salut et La Paix d'Allâh soient sur lui) a dit : « Certes, une seule agonie au moment de la mort est plus pénible à supporter que 300 coups d'épées. »
Quand la mort approche, le corps du mourant se couvre de sueur, ses yeux s'égarent, ses côtes se soulèvent, son souffle devient bruyant, son teint jaunit. […]
C'est alors qu'apparaissent les angoisses de l'âme qui, au moment de la mort, changent la couleur du visage du mourant, à cause de la grandeur des souffrances qu'il doit endurer. Lorsque l'âme se trouve resserrée dans le cœur, la langue devient muette, nul ne peut parler tant que l'âme se trouve rassemblée dans la poitrine […]. »
Fin de citation.
Source : Durrat Ul Fâkhirah de l'Imâm Abû Hâmid Al Ghazâlî (qu'Allâh lui fasse miséricorde).